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N° PA46000077 - Îlot Séguier

Mis à jour le 16-05-2023
Ecole
Adresse :
10 rue Séguier ; 2 impasse Bonhomme
 
46100 Figeac
Fiche officielle
Propriétaire :
Propriété de la commune ; propriété d’un établissement public
Siècle :
15e siècle;16e siècle
Date :
2021/12/18 : inscrit MH
Contact :
mediatheque.patrimoine@culture.gouv.fr

Historique :

L'îlot Séguier est constitué de deux parcelles cadastrales - AB 162 et 163 - situées entre la rue Séguier au sud, l'impasse Bonhomme au à l'ouest et l'impasse de la Monnaie à l'est. À l'origine divisé entre deux propriétaires, l'ensemble est aujourd'hui réuni par la ville de Figeac. L'îlot se présente sous la forme d'un L dont le long côté se déploie sur l'impasse Bonhomme et le côté court sur la rue Séguier. Une cour intérieure est positionnée entre les deux corps de logis et l'impasse de la Monnaie. L'îlot Séguier reflète par sa complexité, l'histoire de la ville de Figeac. Les éléments les plus anciens - fin du XIIe siècle - ont été repérés par Catherine Viers (INRAP) dans l'entité nord. La façade principale de cette première habitation est aujourd'hui le mur de séparation entre les deux entités de l'îlot. A la fin du XIIIe siècle, alors qu'est percée la rue Séguier, le bâtiment primitif est modifié : mise en place de latrines à coffres en saillie, cheminées à l'étage et fenêtre géminée. Ces aménagements sont contemporains de la construction du corps de logis de la rue Séguier, qui vient transformer la façade de l'habitation de la fin du XIIe siècle en simple mur de séparation. La présence des trois grands arcs au rez-de-chaussée, ouverts sur la nouvelle rue, témoigne d'une activité de commerce. L'arrière de l'îlot servait peut-être de zone de service et de stockage La façade de la rue Séguier se continuait dans les étages par des pans-de-bois. Les têtes des murs gouttereaux qui les encadraient comportaient des culots sculptés : chevalier et visage féminin. Pour Catherine Viers, ce bâtiment s'élevait sur au moins un étage voire deux si l'hypothèse d'une toiture à forte pente, qu'elle suggère, est retenue. La reprise et l'agrandissement de l'îlot Séguier au XIIIe siècle suivent le développement économique de la cité quercynoise. À la fin du XVe siècle ou au début du XVIe siècle, des travaux d'envergure sont entrepris dans les deux entités de l'îlot Séguier. Le puissant mur de refend nord-sud est bâti côté rue Séguier. Il détruit alors tous les planchers médiévaux. Un entresol, soutenu par l'imposant pilier de bois, subdivise le rez-de-chaussée médiéval. La tour d'escalier de l'impasse de la Monnaie est construite est le bâtiment surélevé d'un niveau. De nouvelles cheminées sont placées dans les deux étages supérieurs, destinés à la résidence et à la réception. Le puissant plafond à la française, à poutres et solives, remonte également à cette campagne de travaux, tout comme celui à closoirs héraldiques qui orne la grande salle du second étage. Cette pièce semblait destinée à la réception : le but de ce décor de blasons était d'exposer aux visiteurs les alliances familiales, véritable arbre généalogique. De riches décors peints sur les murs complètent le plafond à closoirs : motifs de brocards, gerbes de fleurs, frises géométriques. Dans l'entité nord, des décors peints sont également réalisés : fausse- coupe de pierre et motifs géométriques avec des quadrilobes. Ces travaux s'inscrivent dans le renouveau de la ville de Figeac qui, comme d'autres cités du Quercy, se relève d'un siècle d'épreuves : guerres, épidémies, population décimée. A l'époque moderne, suite aux guerres de Religion dévastatrices, une tour d'escalier est rajoutée dans la cour de l'entité nord, côté impasse de la Monnaie, ce qui entraîne la suppression d'une partie de la galerie de distribution en bois. L'encorbellement en pans-de-bois de la façade de la rue Séguier est démonté et un nouveau système de toiture est mis en place, qui supprime la forte pente médiévale. Les fenêtres à meneaux et croisillons sont démontées et remplacées par des baies rectangulaires. Les éléments en pierre sont remployés pour bâtir les piliers qui supportent le soleilho du dernier niveau. Divers aménagements intérieurs prennent place, parfois au détriment d'éléments médiévaux : cheminées, placards, cloisons. Les décors peints sont cachés sous des badigeons et le plafond à closoirs héraldiques sous un faux-plafond.